Be Bach
Pièce pour 5 danseurs et un comédien Musique : Jean-Sébastien Bach
Estelle Danvers - Chorégraphe
Laëtitia Antonin – Assistante
Luc Khiari - Création Lumières
Vincent Dupeyron - Création Costumes
Fantaisie pour plusieurs personnages aux personnalités contrastées, entre jeu, amusement et perfidie.
Jean-Sébastien Bach est certainement l'artiste le plus inspirant
pour écrire des scénarios.
Coline Serreau
Pour son Requiem de Mozart, Estelle Danvers a fait le choix d’une version musicale dépouillée, avec un quatuor à cordes : en l’absence des voix et de la couleur orchestrale, le geste chorégraphique devient verbe.
Avec BeBach, Estelle Danvers poursuit sa recherche chorégraphique autour du mouvement et de l’émotion.
La danse et le geste sont de puissants raconteurs d’histoires, des révélateurs des passions, des émotions et des pulsions. D’autant plus qu’ils touchent à l’indicible, à l’impalpable et se faufilent ainsi profondément dans le cœur des hommes. Qui de plus adapté que Bach pour accompagner cette quête, lui qui a travaillé inlassablement à transcrire en musique une dévotion que les mots ne suffisaient pas à exprimer ?
Dans BeBach, Estelle Danvers recrée un microcosme où bouillonnent tous les comportements sociaux au sein d’un groupe. Chaque personnage exprime sa personnalité et la confronte aux autres, tour à tour manipulateur et manipulé, doux, cruel, perfide ou naïf. Sous l’apparente confiance, Estelle sonde les fragilités, les failles soigneusement cachées. C’est ainsi un miroir qu’elle nous tend, nous invitant à nous interroger sur nos propres comportements.
D'une danse énergique et brillante, les personnages nous font croire que la vie n'est qu'un jeu et que Bach n'est pas sérieux. Ils masquent la lassitude d'une vie creuse par le conformisme d'une société codifiée, où les obligations et les artifices tiennent lieu de substance et où l’insensibilité prend le pas sur l’humanité.
Du jeu à la représentation sociale, de petits succès d'estime en humiliations, les danseurs se croisent, s'opposent, se révèlent. Entre gravité et légèreté, ils incarnent nos questionnements relationnels et soulignent dans le même temps, l'absurdité de se poser autant de questions.
Nous amusons-nous autant que nous cherchons à le faire croire ? Ne sommes-nous que le reflet d'un masque que l'on porte par convention ? Que donne-t-on à voir de soi et que veut-on cacher à tout prix ? Tout occupés que nous sommes à entretenir notre propre personnage, pouvons-nous vraiment créer des liens avec les autres ?
Dans cette pièce, l’humour est très présent ! Parfois léger, parfois grinçant, il côtoie la mélancolie et l’antipathie. Déterminée à aller vers la lumière quoiqu’il arrive, Estelle entraine définitivement ses personnages du côté du jeu et de la fantaisie avec un final enlevé, dans une légèreté salvatrice.
Prochaine résidence : du 28 octobre au 2 novembre 2024 au Marché de Lerme (Bordeaux)